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PIERRE CHANZY

biographie

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Pierre Chanzy

1860-1919

Pierre Chanzy est né le 18 juillet 1860 à Paris, dans une famille plutôt bourgeoise et conservatrice. Pourtant, il n’a jamais cessé d’être un rêveur. Sa mère aimait dire que cela venait sans doute du fait que sa naissance avait coïncidé avec une éclipse solaire totale.

Pierre a grandi dans une époque marquée par les tourments et les guerres. À seulement 11 ans, il assista à la défaite de la France face à l’armée prussienne, qui bombarda Paris avec plus de 12 000 obus lors du siège de 1870. Cet événement bouleversa la nation : le défilé des troupes prussiennes sur les Champs-Élysées imposa un nouveau ordre mondial, mais forgea aussi chez les Français un esprit commun de résistance et de défi. Ce sentiment d’indépendance et de combativité inspira profondément Pierre tout au long de sa vie.

C’est lors d’un atelier avec le peintre Gustave Levie que Pierre tomba éperdument amoureux d’une jeune modèle, Juliette. Elle incarnait l’innocence avec ses yeux bleu foncé, tels des pierres précieuses, posés sur un teint diaphane. Leur amour resta platonique, non consommé, et se termina tragiquement lorsque Juliette succomba à la tuberculose trois ans après leur rencontre. Le cœur brisé, Pierre quitta Paris, sa ville bien-aimée, pour partir à la découverte du monde, animé par une curiosité insatiable.

Ses voyages le menèrent en Orient, en Indochine, en Afrique — notamment au Sénégal, en Côte d’Ivoire et en Mauritanie — et même jusqu’en Nouvelle-Calédonie. « Le monde est ma maison », disait-il. Il revint à Paris en 1900, juste à temps pour l’Exposition Universelle qui lui ouvrit les portes du monde entier.

Cette Exposition, célébrant les réalisations du siècle passé et les promesses du suivant, mit l’Art Nouveau à l’honneur. Ce mouvement, avec ses formes et lignes inspirées par la nature, renouvela la créativité dans l’architecture, le design, la littérature, le théâtre musical et le cinéma. Ce fut l’âge d’or de l’expression artistique, un univers dans lequel Pierre s’épanouit pleinement.

Il assista à la première projection du célèbre film muet de Georges Méliès, Le Voyage dans la Lune, à l’Olympia Music Hall en septembre 1902 — probablement le premier film de science-fiction et l’un des plus influents de l’histoire du cinéma.

Un peu plus tard, l’architecte Achille Champy construisit pour Pierre l’Hôtel Particulier Maison Chanzy, une œuvre architecturale unique. Son style se démarquait des autres constructions Art Nouveau parisiennes, mêlant une façade en brique et pierre inspirée par l’architecte belge Victor Horta, avec un clin d’œil aux œuvres du célèbre architecte catalan Gaudí.

C’est également à cette époque que Pierre vécut une brève mais passionnée liaison avec Margarethe Zelle, une danseuse néerlandaise exotique. Cette romance intense prit bientôt une tournure dramatique.

À nouveau, la guerre envahit l’Europe. En août 1914, dans le souvenir des événements de 1871, la France dut affronter l’Allemagne lors de la Première Guerre mondiale. Cette période fut difficile pour Pierre, qui se retira dans sa maison d’Aix-en-Provence, La Bastide Chanzy.

Paris, devenu quartier général français durant le conflit, était alors un lieu d’intrigues et d’espionnage. Parmi les plus célèbres espions se trouvait Mata Hari, une femme singulière travaillant depuis l’ambassade allemande à Madrid. Repérée par les services français, elle fut arrêtée le 13 février 1917 à l’Hôtel du Palais de l’Élysée, jugée puis exécutée le 24 février.

Le choc fut immense pour Pierre lorsqu’il découvrit que Mata Hari n’était autre que Margarethe Zelle, sa passionnée danseuse néerlandaise.

Pendant ce temps, Pierre observait la guerre depuis La Bastide, entouré de l’attention de sa jeune infirmière Jeanne, aux cheveux roux, qui vivait officiellement avec lui.

La guerre prit fin le 11 novembre 1918. Les cloches de l’église Saint-Marguerite, à l’angle de la rue Chanzy, sonnèrent la paix, tandis que toute l’Europe célébrait la fin de ce conflit éprouvant. Mais Pierre choisit de ne pas se joindre aux célébrations sur les Champs-Élysées.

La paix fut officiellement scellée six mois plus tard, le 28 juin 1919, lors de la conférence de paix de Paris. Ce jour-là, Pierre Chanzy s’éteignit doucement d’une pneumonie, dans les bras de Jeanne, à La Bastide — le même jour que la signature du traité.

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